PORTALIS (Joseph-Marie), 1778-1838, directeur de
l'imprimerie et de la Librairie. Fils du ministre des Cultes, il fut premier
secrétaire de la légation française à Londres,
puis auprès du roi de Prusse et enfin ministre plénipotentiaire
à Ratisbonne avant d'entrer au Conseil d'État en 1806 comme
maître des requêtes puis conseiller en 1808. Le 12 février
1810, il devenait directeur de l'Imprimerie et de la Librairie. Cousin de
l'abbé d'Astros, il n'avait pas révélé que celui-ci
avait reçu un bref du pape condamnant la nomination du cardinal Maury
à l'archevêché de Paris. Il fut disgracié en plein
Conseil d'État lors d'une séance mémorable du 4 janvier
1811 dont on trouve le récit dans le Mémorial de Sainte-Hélène
à la date des 1-4 novembre 1815; Napoléon devait se dire désolé
d'être contraint de traiter ainsi le fils d'un homme qu'il avait aimé.
L'accusation de « trahison » qu'il invita Locré à
consigner sur le procès-verbal de la séance (publié par
Jean Bourdou, Napoléon au Conseil d'État p. 199), parait excessive.
Napoléon en eut conscience. Exilé à 40 lieues de Paris,
Portalis fut appelé par Molé devenu
Grand Juge à la présidence de la cour impériale d'Angers
en 1813. Portalis fut pair de France en 1819, garde des Sceaux dans le ministère
Martignac, premier président de la Cour de cassation en août
1829 et jusqu'en novembre 1852, puis sénateur du Second Empire.
Jean TULARD
Dictionnaire Napoléon (Fayard)