Epinal le 10 juin 1806
Le préfet du département des Vosges
Membre de la légion d’honneur
À son excellence le Ministre de l’Intérieur

Monseigneur


Quoique je n’aie pas encore reçu officiellement le décret de S. M. relatif aux créances des juifs sur les cultivateurs, je m’occupe dans ce moment du choix des individus qui doivent faire partie de l’assemblée dont la réunion est fixée à Paris pour le 15 juillet. Mais j’ai l’honneur d’observer à votre Excellence que le nombre dont doit être composée cette députation paraît trop considérable pour ce département où il existe à peine 50 familles juives.

D’un autre côté, il est certain qu’à l’exception des deux ou trois individus, qui sont en état de prêter de l’argent, les juifs du département sont vraiment pauvres. Aussi je n’en vois que trois ou quatre tout au plus qui puissent figurer à l’assemblée. Je les désignerai incessamment à Votre Excellence en lui envoyant quelques renseignements que je rassemble pour lui faire connaître le nombre et l’importance des créances auxquelles s’applique la suspicion prononcée par le décret.

        Je vous prie, Monseigneur, de vouloir bien approuver que je ne fasse point une désignation plus forte.

            Salut et Respect.

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Paris le 26 juin 1806

Rapport
Présenté au Ministre de l’intérieur

Monseigneur


            Le préfet du département des Vosges doit, conformément au décret du 30 mai, nommer sept députés juifs pour assister à l’assemblée qui doit se tenir à Paris le 15 juillet.
    Il représente que le nombre de sept paraît trop considérable pour ce département, où il existe à peine cinquante familles juives ; que d’ailleurs à l’exception de deux ou trois individus qui sont en état de prêter de l’argent, les juifs du département sont vraiment pauvres ; aussi M. le préfet n’en voit il que trois ou quatre qui puisse figure à l’assemblée ; Il désire que votre Excellence approuve qu’il ne fasse une désignation plus forte.
         J’ai l’honneur de la prier de faire connaître son intention




        Il y a une note écrite dans la marge difficilement lisible

Source: Centre Historique des Archives Nationales F/19/11004 et 11005