Aurillac, le 23 juin 1806

Le préfet du département
Membre de la Légion d’Honneur

A son Excellence Le ministre de l’Intérieur

    Monseigneur


    J’ai reçu votre circulaire du 10 de ce mois à la suite de laquelle est une ampliation du décret Impérial du 30 mai dernier, contenant des mesures répressives de l’usure des juifs.
    Je n’ai pas à m’occuper, Monseigneur, de l’exécution de ce décret ; aucun Juif de religion ne réside dans le département. Il y en a bien assez pour ruiner le peuple, de certains chrétiens qui sont aussi impitoyables vis-à-vis de leurs frères que les enfants d’Abraham à l’égard des gentils ; Il faut espérer que le tour de ceux-ci arrivera bientôt, sans quoi il est à craindre qu’ils n’engloutissent sans tarder la plus grand partie des fortunes privées.

    J’honneur d’être avec Respect,
    Monseigneur
    De Votre Excellence,
                Le très humble et obéissant serviteur.


Source: Centre Historique des Archives Nationales F/19/11004 et 11005